les condamnés rêvent de tout
les condamnés crèvent de nous
les condamnés traversent la nuit
en faisant tous un drôle de bruit
les condamnés pleurent en silence
les condamnés n'ont pas d'vacances
les condamnés se foutent de Dieu
mais lui aussi il se fout d'eux
les condamnés ne dorment plus
les condamnés salissent les rues
les condamnés sont écartés
comme une menace comme un danger
les condamnés se désenchantent
les condamnés se désenfantent
les condamnés du millénaire
dansent la valse de la misère
les condamnés on les condamne
à rester au bout du chemin
ils ne franchissent pas la douane
de notre noble quotidien
les condamnés sur le trottoir
les condamnés derrière l'histoire
les condamnés qui se réveillent
lorsque se couche le soleil
les condamnés des statistiques
les condamnés démocratiques
les condamnés qui n'ont plus rien
ni le hasard ni le destin
les condamnés qui se rassemblent
pour surmonter la vie ensemble
et qui partagent leurs habitudes
pour partager leurs solitudes
les condamnés qui nous entourent
qui voient le jour au jour le jour
le premier jour d'un condamné
peut toujours être le dernier
les condamnés on les condamne
à rester au bout du chemin
ils ne franchissent pas la douane
de notre noble quotidien
les condamnés sont nés debout
les condamnés sortent des trous
et si parfois ils nous font peur
c'est notre faute et pas la leur
les condamnés vont à la guerre
tous les matins c'est la galère
et chaque fois qu'ils perdent un combat
ils ne reculent pas d'un pas
les condamnés sont partout dans le monde
six milliards de coupables à la ronde
tant de regards tant de tristes sourires
voilà le passé voici l'avenir
les condamnés sont des miroirs
dans lesquels on voit notre histoire
ce qu'on a fait ce qu'on fera
si ce qu'on fait ne change pas
les condamnés on les condamne
à rester au bout du chemin
ils ne franchissent pas la douane
de notre noble quotidien
les condamnés qu'on a condamnés
LETRA Y MÚSICA: Javier Zubillaga © 2007
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